Quizz « flash éclair » à Sam Médian :

Publié le par Sam MEDIAN

Pourquoi écrire sous un pseudonyme ?

Je ne suis ni mégalomane, ni narcissique et presque pas schizophrène, mais j’ai eu d’autres carrières et d’autres vies. Écrire sous le nom de Sam Médian me permet juste de différencier le policier de l’écrivain. Chacun chez soi et les livres seront bien gardés ! (Oui, parce que les moutons, je n’en ai pas !). Et dans la police, nous nous donnons bien souvent des surnoms en intervention : pas de nom sur les ondes ! Moi, j’écrivais déjà tout petit sous ce pseudo, il était presque naturel d’y revenir.

Pourquoi Émile Diamen est-il si méchant ?

Parce que !

Non plus sérieusement, il n’est pas méchant : des lecteurs m’ont souvent confié qu’ils connaissaient tous un « Émile Diamen », ou qu’ils en avaient connus, des flics comme lui. C’est juste un écorché, avec une bonne dose d’humour, noir certes, mais finalement assez attachant. Tellement humain en fait ! Ne sommes-nous pas tous un peu écorchés ?

Quelles sont tes lectures favorites ?

Les temps changent : ce sont les américains qui m’ont donné la vocation certainement, Dean R. Koontz (Chasse à mort est le premier roman que j’aurais voulu avoir écrit) et l’incontournable Maître du suspense, j’ai nommé Stephen King. Et puis, j’ai découvert que les auteurs français n’avaient finalement rien à leur envier. Je ne citerais que la LDI (Ligue de l’Imaginaire) qui regroupe dix écrivains français de talents comme Maxime Chattam ou Franck Thilliez. Enfin, il y a des auteurs à suivre pour lesquels j’ai beaucoup de sympathie et de respect, comme Laurent Guillaume ou Hervé Jourdain (Capitaines de Police) et Bernard Boudeau. Je m’efforce de suivre leurs traces.

Pour la bonne bouche, David Foenkinos est sans doute l’écrivain qui m’a le plus touché durant toutes ces années et au cours de mes centaines de lectures. Un must à mon goût. Mais rien à voir avec le polar.

D’où te viennent tes inspirations ?

Mes maîtres à penser ne se sont pas illustrés que dans les livres : je n’en citerais que quelques-uns comme Pierre Desproges, Antoine De Caunes ou Benjamin Legrand et bien sûr Les Nuls. Ceci expliquant sans doute cela. Le Zèbre d’Alexandre Jardin est également l’un des romans qui a fait mûrir cette envie d’écrire.

Es-tu vraiment schizophrène ?

Non, nous ne sommes pas schizophrènes. Mais je ne parle que pour nous ! « L’autre » nous inquiète un peu parfois. En fait, certains amis écrivains m’ont approuvé quand je disais que l’écriture était une thérapie pour traiter cette maladie. Nous avons l’opportunité d’assumer tous nos écarts et tous nos fantasmes ou nos folies au travers de la vie de nos personnages. Seule compte l’imagination, l’inspiration. Il n’y a plus de règles quand on écrit, et bien souvent ce sont les personnages qui finissent par prendre le pouvoir pour finalement décider de leur destin.

Pourquoi Flagrants Délires ?

Il s’agissait d’un double clin d’œil : d’une part à ce maître à penser qui nous a quittés trop tôt et qui me faisait mourir de rire, Pierre Desproges ; d’autre part, quand j’étais en école de police, on m’a demandé d’être rédacteur en chef d’un journal que j’ai créé pour ma promotion. Je l’avais intitulé « Flagrant Délire ». C’est donc un double retour aux sources.

Est-ce vraiment un polar ?

Non, ma deuxième directrice d’ouvrage Julie-Fleur Colomer, qui semblait vraiment apprécier ma façon d’écrire, disait qu’on pourrait appeler ces histoires des slapstickpolar : une sorte de manière d’écrire à la Buster Keaton, où les enquêtes policières ne serviraient finalement qu’à mettre en scène et en avant les personnages. Et ouvrir la voie à cet humour particulier.

N’est-ce pas un peu trop « roman de gare » ?

C’est à moi que tu parles ?

Oui, peut-être… et j’en suis fier. Ma plus grande ambition serait sans aucun doute qu’on qualifie tous mes livres de romans de gare. Quelle belle réussite ce serait, non ? J’aime faire rire mes contemporains et leur procurer du plaisir, de la détente. Alors, le rêve ce serait des wagons de lecteurs qui rient dans les transports parisiens en lisant les enquêtes d’Émile Diamen. Oui, OK je m’enflamme un peu… mais je défends les valeurs du rêve ! Pourquoi pas ?

Quel serait votre mot de la fin ?

Je ne parviens que très rarement à ne dire qu’un seul mot ! Comme vous avez pu le constater.

Mais, s’il n’y en avait qu’un, ce serait MERCI ! À vous pour cette interview, à mes proches qui me soutiennent sans faillir, et enfin et surtout, à tous mes lecteurs (qui savent aussi faire preuve d’indulgence) dont la fidélité est sans pareil… MERCI !

Bibliographie :

Du Sang dans la magnésie (Les enquêtes d’Émile Diamen)

Editions Thélès. Février 2010

Flagrants Délires (Les enquêtes d’Émile Diamen)

Editions Kirographaires. Février 2012

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